Par Morgan Couturier

Au lendemain de l’annonce d’un reconfinement faite par le chef de l’État, le Premier ministre, Jean Castex et son gouvernement ont apporté des précisions sur les mesures imposées. En raison du retour des vacances, les forces de l’ordre – bien occupées par la lutte anti-terroriste – devraient faire preuve de souplesse ce week-end. Mais à partir de lundi, soyez au carré.

« Il faut casser par tous les moyens, la spirale épidémique », a répété le Premier Ministre. Le couperet est tombé, et puisqu’il « n’y a pas d’autres solutions », les Français n’ont d’autres choix que de se préparer dès ce jeudi soir, minuit, à vivre au son tragique du confinement. Beaucoup des règles connues en mars et en avril dernier, ont ainsi été reconduites, quitter son domicile ne se faisant, comme au printemps, qu’au moyen d’une attestation.

Et cela devra rester l’exception, à savoir effectuer ses courses alimentaires, se rendre et revenir de son lieu de travail, respecter un rendez-vous médical ou pratiquer une activité physique, bien que celle-ci soit désormais restreinte à un périmètre d’un kilomètre et une durée maximale d’une heure. Une restriction déplorable pour les sportifs amateurs, certains devant désormais se priver du luxe de profiter des parcs et autres jardins publics, qui eux, demeurent ouverts.

« Des autorisations supplémentaires sont prévues par rapport au confinement de mars, pour accompagner un enfant à l’école, pour aller le chercher, pour se rendre dans un service public. Tous les autres déplacements sont interdits », a ainsi clarifié le chef du gouvernement, tous les manquements à ces règles étant répréhensibles d’une amende de 135€, voire 200€, en cas de récidives dans les 15 jours.

Le secteur de l’hôtellerie sauvé des eaux ?

C’est là, l’une des annonces fortes faites par le gouvernement. A la différence du précédent confinement, les hôtels pourront conserver une certaine activité. « Les hôtels qui peuvent garder une petite activité pour les déplacements professionnels indispensables » pourront ainsi demeurer ouverts, à la différence de leurs restaurants, qui eux, sont contraints de mettre fin à leurs activités, seul le room-service étant autorisé. Également concernés par les aides promises par le gouvernement, les établissements, même ouverts, pourront ainsi profiter d’un fonds de solidarité.

« Le télétravail n’est pas une option »

Fidèle à la parole apportée hier par Emmanuel Macron, Jean Castex l’a rappelé ce jeudi 29 octobre, l’objectif de l’État est que « l’activité se poursuive ». « Toutes les entreprises qui ne sont pas fermées administrativement doivent pouvoir continuer », a-t-il assuré, bien qu’avec le confinement, le télétravail ait à devenir la règle. Ce n’est pas une option a d’ailleurs insisté la ministre du travail Elisabeth Borne, alors que le chômage partiel, lui, a été maintenu.

Des aides économiques élargies

Alors que le « sentiment d’injustice » ne cesse de s’amplifier, le gouvernement promet de nouvelles « mesures de soutien exceptionnelles ». Conscient que « ce confinement est un coup dur pour toutes les entreprises qui vont être fermées à compter de demain », le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a ainsi évoqué un renforcement d’un fonds de solidarité, avec une indemnisation pouvant aller jusqu’à 10 000€ pour les entreprises de moins de 50 salariés.

« Ce fonds de solidarité sera l’un des filets de sécurité que nous proposons », a dévoilé le ministre, lequel a assuré que 6 milliards d’euros seraient versés à ce titre tous les mois. Dans un même ordre d’idée, le ministre de l’Économie a promis une exonération totale des cotisations sociales pour les entreprises fermées administrativement, alors que les prélèvements seront suspendus pour les indépendants.

Les PGE étendus jusqu’au 30 juin 2021, la date du remboursement repoussée

Fierté du gouvernement, les PGE vont être étendus dans le temps, les entreprises qui en expriment la nécessité pourront ainsi contracter ces fameux prêts jusqu’au 30 juin 2021, avec un taux d’intérêt attractif de 1 à 2,5% maximum. Surtout, alors que leur remboursement devait être entamé à compter de mars 2021, le gouvernement a informé de la possibilité d’attendre une année supplémentaire pour débuter ce remboursement.

Le Premier ministre a également déclaré vouloir débloquer 1,5 milliard d’euros pour des prêts directs de l’État. « Il n’y a plus aucune raison pour qu’une entreprise en France ne trouve pas une solution de trésorerie », a-t-il assuré.