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Photos © Fabrice Schiff

 

Par Justin Calixte

 

Marco qui trouve que je ne prends pas assez l’air avait décidé de me sortir ce vendredi soir d’avril où l’OL jouait peut être son destin. Peu optimiste sur la qualité et l’issue du match, j’hésitais. « Vous trouverez bien quelques mains à serrer et vous verrez, les buffets sont superbes ». Comme on le voit, il me promettait des merveilles pour m’inciter à braver les embouteillages. Cerise sur le gâteau, il m’annonce que je serai en compagnie de Françoise Petit qui, à la différence de Juninho, n’en finit pas de rajeunir. Comment refuser ? Surtout que je pensais rencontrer au Club des Cent(s) mon ami Alain Cayzac qui présidait, il y a peu, le PSG. J’acceptai donc l’invitation.

 

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Après une heure et demi d’embouteillages inextricables, nous sommes arrivés, la belle Françoise et moi, dans le Saint des Saints du Tout Lyon. Il ne fait pas bon vieillir : je m’aperçois rapidement que je ne reconnais plus grand monde. Quant à ceux que je reconnais, il y a longtemps que je ne les salue plus. Gérard Collomb est là bien sûr, en pleine forme. Il a la gentillesse de s’inquiéter de ma santé comme si je sentais le sapin. Cayzac n’a pas fait le déplacement. Dommage ! Françoise se fait photographier avec Clovis Cornillac et lui dit qu’elle a bien connu sa mère, Myriam Boyer. Elle ne devrait pas ! Gégé se fait photographier avec son nouvel ami Peillon, tête de liste aux Européennes. Ils ont l’air copains comme cochons. Je crois que c’est cette hypocrisie banalisée qui me fait détester les mondanités et autres retrouvailles de faux-culs. Quelques élus de gauche se moquent de leur camarade Thierry Braillard qui a annoncé  sans rire sa candidature à la Mairie aux prochaines municipales (Lyonpeople n°86). Cela fait beaucoup rire Secheresse dont le sens de l’humour laisse pourtant à désirer. Marco embrasse tout ce qui bouge et possède un joli minois. Accessoirement, il enlace quelques apparatchiks socialistes au charme incertain. Carole Dufour se la joue Festival de canne en attendant de se faire opérer le genou…

 

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Enfin le match commence. On aperçoit vite que l’arbitre a décidé de montrer qu’il n’y a pas de favoritisme pour le septuple champion de France. On met souvent l’accent sur l’égo de certains joueurs. Il y aurait beaucoup à dire sur celui des arbitres qui faussent souvent les matchs par des interventions commandées par leur désir de se faire remarquer ou de montrer leur autorité. Ça ne va pas être facile. Surtout que les lyonnais n’ont toujours pas retrouvé leur maestria de ces dernières années. « Main ! Main ! », s’écrie Marco que je ne savais pas si féru de football. C’est vrai qu’il y a main (photo ci-dessus). Dans la surface. Volontaire. Et tout et tout. Pénalty. Ah ! Non. L’arbitre est le seul à ne pas l’avoir vue. L’arbitre de touche lui a bien vu (comme pour le stade qui hurle sa colère), mais il n’osera rien dire. Plusieurs interventions de l’homme en jaune montreront qu’il n’est pas dans un bon jour, ou qu’il n’est pas impartial, ou qu’il est mauvais (ce que je crois, je l’ai vu malheureusement à plusieurs reprises), ou malhonnête – non pas malhonnête, ça n’existe pas – le match continuera, médiocre come beaucoup ces derniers temps. « Ça ne pouvait pas durer 100 ans ! », comme le dit André Soulier (en latin bien sûr), après mille anecdotes sur l’histoire de l’humanité.

 

Manifestement, depuis que l’on a persuadé le pauvre Benzema qu’il était devenu un génie du football mondial, on est bien obligé de constater qu’il a pris la grosse tête et perdu ce culot, cette confiance et cette hargne de marquer qui nous avaient emballés. De plus en plus de supporters en viennent même à se demander si on ne devrait pas l’envoyer quelques temps en CFA, histoire de lui rappeler l’époque où il se battait tous les jours pour mériter sa place de titulaire. Il semble que pour des raisons qui m’échappent, on hésite à faire de la peine à ce gamin devenu bien capricieux. Marco qui ne s’est toujours pas remis de cette main non sifflée insiste pour que je fasse un papier virulent sur l’arbitre du match. Voila qui est fait, mon cher Marco. Je n’ai pu évidemment éviter de me rendre coupable de quelques digressions. Mais bon, pour une fois que je sors, je me défoule et je crois bien que même si l’on envoyait aux ch… tous les arbitres de Ligue 1 comme le souhaitaient grossièrement quelques VIP à l’élégance approximative (rassurez-vous, je tairai leurs noms), je ne suis pas sûr que cela serait suffisant pour sauver l’OL. Le public, plus lyonnais que lyonnais, en est bien conscient et semble en avoir pris son parti. Tout a une fin.

Allez, je retourne à mes rosiers.

 

La projection diapos, c’est maintenant !