Le chanteur Johnny Hallyday a indiqué lundi à Paris "qu’il restait Français" et renonçait à solliciter la nationalité belge, indiquant avoir "changé d’avis" sur cette question.

 

"Je suis Français. Je reste Français. J’ai changé d’avis. On m’a assez traîné dans la boue quand je me suis installé à Gstaad (NDLR : Suisse)", a déclaré Johnny Hallyday, lors d’une rencontre avec des journalistes à l’occasion de la sortie de son prochain disque prévue le 12 novembre. "Je me suis demandé ce qu’avait fait, après tout, mon père (NDLR : de nationalité belge) pour moi. J’ai eu le temps de réfléchir… Je suis très bien comme je suis !", a-t-il ajouté. "Nicolas Sarkozy est au courant", a précisé Johnny Hallyday, proche du président de la République. Les députés belges avaient examiné le dossier du chanteur français en mars dernier mais ils avaient alors décidé d’ajourner jusqu’à cet automne leur décision sur sa demande de nationalité belge. Les 17 membres de la Commission des naturalisations de la Chambre des représentants avaient décidé ce report en raison de la nécessité de "mettre à jour" le dossier du chanteur, qui a déménagé en Suisse depuis que le dossier a été déposé, avait alors indiqué le député Olivier Maingain. Mais le président de la commission des naturalisations, le libéral flamand Guy Hove, avait souligné que les députés voulaient également examiner la "sincérité" des sentiments de Johnny Hallyday vis-à-vis de la Belgique. "Il y a des éléments, notamment fiscaux, qui ont été rapportés par la presse et que nous voulons vérifier", avait expliqué M. Hove.

 

Certains journaux ont avancé notamment que la demande de nationalité belge était liée au souhait du chanteur de pouvoir ensuite s’installer à Monaco, où la fiscalité est nettement plus légère qu’en France. Le report de la décision des parlementaires belges avait de toute façon hypothéqué une telle perspective car elle signifiait que, même s’il avait finalement acquis la nationalité belge, Johnny Hallyday aurait conservé la nationalité française, en raison de la dénonciation par la Belgique d’une convention du Conseil de l’Europe de 1963 sur le sujet. "Je viens de payer 5 millions d’euros d’impôts sur ma tournée. Qu’on arrête de dire que je ne paie pas d’impôts en France", a déclaré lundi le chanteur, qui se plaignait par le passé de subir une fiscalité trop lourde en France. Sa femme Laeticia avait déjà indiqué en mai dernier que le chanteur allait "certainement" revenir de son exil en Suisse pour s’installer à nouveau en France, en raison de l’élection à la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a promis un "bouclier fiscal" plafonnant les impôts directs à 5O% des revenus. "La politique de Nicolas Sarkozy va faire qu’on va certainement revenir en France", avait annoncé Laeticia, rappelant que le président élu voulait "mettre le bouclier fiscal à 50%". Le couple Hallyday était allé s’établir en Suisse parce qu’il en avait "marre, comme beaucoup de Français, de payer ce qu’on nous impose comme impôts", avait expliqué le chanteur avant l’élection présidentielle.