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Par Aymeric Engelhard

 

Tout critique sensé aurait déblatéré sur les qualités évidentes du dernier né danois, « La Chasse ». Il aurait démontré à quel point Thomas Vinterberg est un génie et Mads Mikkelsen un acteur gigantesque. Mais le critique sensé a aussi vu « Twilight ». Et la douleur qui règne dans son cœur après une si violente atteinte à toute notion de cinéma le pousse à en parler, comme une thérapie.

 

En quatre ans, il va sans dire que la saga « Twilight » a fait beaucoup de mal dans le monde du cinéma. Il semblerait que ce soit désormais terminé, selon l’œuvre de Stephenie Meyer du moins. Car il est à craindre que du côté de Los Angeles l’incroyable succès de cette romance débilitante n’ait donné des idées de suite sans support littéraire. Espérons que non. Quand on y pense le premier volet n’était pas si mal. Pas bon mais pas vraiment mauvais. Le massacre commença réellement avec sa séquelle.

 

Le chapitre deux, « Tentation », détruisit toutes les maigres promesses que l’on pouvait vainement attendre. Une catastrophe qui contamina aussi les chapitres trois et quatre partie un (dont la critique est aussi disponible sur ce site). On pensait le fond largement percuté, la tombe entièrement creusée. Mais Bill Capote (mauvais blague sur son vrai nom : Condon) a réussi l’extraordinaire exploit de faire pire, monstrueusement pire. A la différence de Truman, la capote est complètement trouée. Son film (si tant est qu’on puisse le désigner comme tel) accuse des plus importantes violences envers l’idée même de cinéma. Artistiquement, il apparaît scandaleux de sortir une « œuvre » aussi laide en 2012.

 

Entre gros plans de face vomitifs que n’importe quel réalisateur intelligent aurait rejeté, effets numériques immondes certainement utilisés aux pires moments (on retiendra surtout le bébé Renesmée dont la frimousse en image de synthèse est littéralement horrifiante) et visages « photoshopés » flous ne rendant jamais justice aux interprètes (très mauvais au passage, ce qui ne change pas d’avant), ce cinquième volet offre un spectacle visuel digne d’un rejet de fruits de mer après une soirée à la 8.6. Les prestigieux techniciens œuvrant sur le film semblent avoir délégué le boulot à leurs stagiaires. Si encore l’on pouvait trouver quelque chose d’intéressant dans l’histoire. Mais le calvaire atteint son paroxysme.

 

A scénario inexistant, péripéties futiles. Ce chapitre cinq ne propose rien du tout jusqu’à la fameuse et anecdotique bataille finale. Et devant ce qui devait être le climax de toute la saga, le spectateur qui n’a pas eu la « chance » de lire le livre se retrouve vidé. Vidé de tout qualificatif pour hurler son mécontentement envers tant de bêtise. « Twilight – Chapitre 5 : Révélation » en devient une expérience, presque nécessaire à visionner pour déceler tout ce qu’il ne faut surtout pas faire au cinéma. Nul besoin de recul alors pour se rendre compte que la fin du film personnifie toute la saga : quatre long-métrages totalement vains, blindés de fausses scènes fantastiques pour cacher un vide sentimental abyssal.

 

Kristen Stewart a déclaré lors de la première qu’elle serait fière toute sa vie d’avoir participé à « Twilight ». On parie qu’elle regrettera ses paroles ?