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Par Alain Vollerin

Fille d’architecte, née à Nancy le 3 août 1926, Françoise Juvin est décédée des suites d’une longue maladie. Elle fut inscrite comme élève de l’école des beaux-arts de Lyon, le 6 septembre 1941.

 

Elle fut admise en classe de principes (avec René Chancrin et Jacques Laplace), puis en Bosse (avec Venance Curnier) en juin 1942, en modèle vivant (avec Henri Vieilly) en novembre 1943, en décoration (avec Jean Coquet, alors directeur de l’école) en février 1945, en peinture (avec Antoine Chartres) en janvier 1947. Elle apprit la gravure avec Francisque Desroches, réalisateur de magnifiques vitraux. A l’école, elle rencontra Pierre Coquet en 1942, qu’elle épousera avant qu’ils ne s’installent à Paris en 1950. Elle avait connu, comme tous ses camarades les affres de la seconde guerre mondiale. Beaucoup d’élèves furent réquisitionnés par le S.T.O comme Jacques Truphémus, Paul  Philibert-Charrin et André Cottavoz. Certains mangeaient des bols de soupe à très bas prix proposés dans sa baraque installée non loin de l’école par l’Armée du Salut. C’était la guerre. Toute une jeunesse doutait de son avenir.

 

En 1948, certains se groupèrent pour exposer sous la bannière du Sanzisme dans la chapelle du lycée Ampère : Paul Clair, Pierre Doye, Antoine Sanner, Jean Fusaro, Jacques Truphémus, Paul Philibert-Charrin, Pierre Coquet, André Lauran, Pierre Palué, Roger Bravard, Jean Mélinand, James Bansac, André Chaix et Françoise Juvin. Ils entérinèrent à Lyon, après les Ziniars et les Nouveaux, le concept de Modernité. Parallèlement à une carrière d’enseignante en arts plastiques, Françoise exposa à la galerie Romanet avec Jacques Truphémus, Pierre Coquet, Yankel, Pougny, etc. Elle avait aimé peindre les plages méditerranéennes, les rues et les quais de Lyon, et Paris dont elle voyait une admirable perspective sur le Sacré-Cœur depuis sa fenêtre. Françoise Juvin était la gentillesse incarnée. Elle inspirait la paix, la douceur. Elle composait de délicats bouquets qu’elle exposa, il y a peu à la galerie de Caroline Gros au Louvre des Antiquaires. Bien entendu, elle figurait dans l’hommage que nous avions organisé autour du Sanzisme sous le Grand Dôme de l’Hôtel-Dieu en 2003. Ces dernières années, Françoise affronta courageusement la maladie sans jamais se plaindre. Son départ, nous plonge dans la peine. Nous partageons la douleur de Pierre Coquet. Nous lui présentons nos très sincères condoléances. Nous pensons aussi à sa famille, et à ses nombreux amis.