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Par Aymeric Engelhard

 

Alors que Pixar a commis son premier (gros) faux pas cette année avec le navrant « Cars 2 », Dreamworks peut en profiter pour dérouler sa galerie de films d’animation peu originaux mais sympathiques. Ainsi après « Kung-Fu Panda 2 » c’est au tour du « Chat Potté » de débarquer sur les écrans avec l’idée du divertissement total en ligne de mire. Une semi-réussite pas très maline mais qui dépote !

 

Les spin-offs sont devenus monnaie courante dans le paysage audiovisuel. Que ce soit dans les séries ou les films, les producteurs adorent dériver un produit qui marche. Ainsi le Chat Potté, personnage secondaire génial de la quadrilogie « Shrek », se retrouve aujourd’hui avec son propre film. L’histoire se déroule passablement dans le même univers que les aventures de l’ogre vert sauf qu’il n’y a plus que le matou à bottines qui en fait partie. A vrai dire ce procédé qui, soyons clair, n’a qu’un but purement lucratif puisqu’il se base sur une série dont le succès n’est plus à démontrer (919,8 millions de dollars de recette dans le Monde rien que pour « Shrek 2 » ou l’épisode qui introduit précisément le fameux chat), n’a jamais réellement été synonyme de qualité et de rentabilité (on se souvient des fours de « X-Men Origins : Wolverine » ou encore « Elektra », sans parler des immondes spin-offs d’ « American Pie »). Il est à penser à la vue de ce « Chat Potté » que la donne pourrait éventuellement changer. Déjà parce que le passage de second-rôle à tête d’affiche constitue un succès total pour le personnage. Son humour, sa fougue et ses beaux yeux tiennent allègrement l’heure et demie de film sans temps mort. Ensuite il faut mettre au bénéfice de Dreamworks un certain savoir-faire pour les scènes d’action.

 

Depuis le premier « Kung-Fu Panda », on n’est pas en reste à ce niveau-là. Ces deux facteurs cachent par ailleurs quelques gros défauts. A commencer par un scénario qui frôle la bêtise suprême. Ainsi notre chat part en quête des œufs d’or qui se trouvent à l’intérieur du château dans les nuages (celui précisément de « Jack et le Haricot Magique » car, rappelons-le, l’univers de « Shrek » puise dans tous les contes célèbres) avec une fougueuse chatte (forcément…) aux pattes de velours et son ami d’enfance avec qui il a vécu en orphelinat. Sauf que cet ami cache bien son jeu pour mieux trahir celui qui l’abandonna jadis aux mains des autorités après un braquage raté. Il y a tout ce que l’on attendait dans ce scénario : la jeunesse du héros, la rencontre avec une femelle dont il va tomber amoureux, le passé qui refait surface, les rivalités… En clair, tout ce que l’on a déjà vu des centaines de fois. Ce que l’on n’avait pas vu venir en revanche c’est la stupidité dont fait parfois preuve Dreamworks. Elle est ici personnifiée dans le personnage de l’ami d’enfance qui se révèle être… un Oeuf ! Oui, un œuf avec une bouche, un nez, des yeux… En clair, impossible de croire à la perfidie d’un être au physique si ridicule et navrant. Avec quelques autres exemples (tel que le monstre qui garde les œufs dans le château : une oie géante au regard… absent, dirons-nous), « Le Chat Potté » se révèle malheureusement être un film qui ne vole pas haut, très agréable à suivre (d’autant que la 3D reste plutôt réussie), drôle et assez explosif, mais qui ne fera jamais date dans l’histoire de l’animation. M’enfin, c’est toujours mieux que « Shrek 3 et 4 »…