condo
Par Alain Vollerin

 

Encore un succès annoncé pour Olivier et Bertrand Lorquin, les deux commissaires de cette "Civilisation perdue" hommage à Georges Condo, qui figura dans l’entourage d’Andy Warhol à la Factory.

 

Né en 1957, cet artiste américain à connu très jeune un immense succès. Ses œuvres figurent dans les plus célèbres collections : Moma, Whitney, Guggenheim, etc. Il fit sa première exposition à New York en 1981. L’histoire de l’art est secouée par des frénésies. Actuellement, nous sommes sous l’influence des métamorphoses, de la parodie, du détournement. Je n’en veux pour exemple que les expositions : "Picasso Métamorphoses" au Musée Granet d’Aix en Provence, jusqu’au 15 décembre 2009, ou encore à Paris : "une image peut en cacher une autre" dans les galeries du Grand Palais, jusqu’au 6 juillet 2009. En province, le Musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône sacrifie lui aussi à cet envoûtement. Pour traverser cette crise qui pousse chacun vers le stress, notre société a-t-elle choisi de rechercher ainsi ses origines ? Veut-elle se remettre fondamentalement en cause en se déstructurant ? Les rouages de notre système doivent-ils exploser ? La physionomie humaine peut-elle être recomposée, au moment, où la mondialisation perd de l’influence, où les individus se replient sur eux-mêmes ? Assistons-nous à l’apparition de conséquences inattendues de l’œuvre de Picasso ? Son Cubisme déstabilisateur de la France et de l’Europe du début du XXe siècle va-t-il perturber notre millénaire balbutiant ? Georges Condo au début des années quatre vingt en appelait déjà au prédateur Pablo. Dans un texte extrait du catalogue (au Musée Maillol, ils sont toujours très pédagogiques), Didier Ottinger, directeur adjoint du Musée National d’Art Moderne, évoque à propos de l’œuvre de Georges Condo :" Picasso chez les Pieds Nickelés." Bien entendu, il faut aussi parler de Condo chez Archimboldo, avec beaucoup de dérision en plus, et le désir de faire chuter la société au niveau planétaire. Peut-on, de ce chaos, régénérer l’image de l’être humain mâle et femelle, transformer ses mœurs, l’amener à la sagesse, l’éloigner de la cupidité qui vient de nous jouer de sales tours ? Après l’immense succès des expositions Basquiat et Haring, le Musée Maillol connaîtra avec cet épisode de Condomanie, un succès convoité, sans condoléances, mais certainement en présence de quelques condotières…

 

Jusqu’au 17 août 2009

Fondation Dina Vierny – Musée Maillol

61, rue de Grenelle – Paris 7e

01 42 22 59 58