-kandinsky
Par Alain Vollerin

 

C’est merveilleux ! C’est sublime ! Ski à gogo. Y sont contents les Parigots. Voilà qu’on parle ski. Là, ils comprennent. Tout en ski, pour leur bonheur. Les Parigots et les autres. Tous des veaux, disait un grand homme.

 

Le plus grand, le plus beau, le plus intelligent, le plus sensible. Nous sommes dans la société du superlatif. Jamais, peut-être l’évolution de notre système social ne fut plus médiocre, jamais, on usa autant d’adjectifs superfétatoires. Cette fois, c’est au tour de Wassili d’être tout en haut. Pourtant, on l’avait bien négligé, bien oublié. Il a fallut attendre cette année, pour voir paraître une biographie digne de Kandinsky (Moscou 1866 – Neuilly sur Seine 1944). L’auteur, Brigitte Hermann est docteur en histoire de l’art et philosophe, mais aussi romancière, un talent qui l’a aidé pour rédiger les 304 pages de cet hommage attendu, publié par Hazan. Mais Wassili n’était ni seul, ni isolé. A l’époque, on travaillait en groupe. Je me souviens de l’exposition organisée par Suzanne Pagé au Musée National d’Art Moderne en 1992. Son titre : " Figures du Moderne – l’Expressionnisme en Allemagne – 1905-1914". Quel exceptionnel effet me fit cette analyse, en 450 œuvres, de ce mouvement qui, à la suite de Paul Gauguin et des Nabis, allait transformer le cours de l’Histoire de l’art, et donner naissance au Fauvisme allemand et français, au Cubisme, aux divers courants de l’Abstraction, et au Bauhaus. On présentait les artistes dans des salles distinctes. Il y avait Macke, Marc, Werefkin, Jawlensky, Nolde, Pechstein, Kirchner, Heckel, Mueller, et bien entendu, l’incontournable Schmidt-Rottluff. Dans ce magma d’énergies créatives, Kandinsky occupa une place, au milieu de ses compagnons. Pour cela, il doit être honoré et regardé comme un exemple de désintéressement pécuniaire, et de solidarité, en une époque où l’Individualisme forcené, lié au vorace désir de faire de l’argent, pollue en profondeur le monde de l’art au niveau planétaire. Il vécut une dizaine d’années à Paris, sa veuve Nina Kandinsky, décédée en 1980, fit aux musées français des dons de dessins et de peintures très significatifs.  Le matérialisme ambiant cédera peut-être du terrain devant  l’œuvre de ce théoricien du Spirituel dans l’Art.

 

Jusqu’au 10 août 2009

Wassili Kandinsky

Centre Georges Pompidou