Par Alain Vollerin
Je me souviens, lors d’une visite, d’avoir été ébloui par l’immense quantité d’études disséminées dans le musée et ses alentours. Rodin était une force de la nature, un ouvrier inlassable qui ne cessait de dessiner, de modeler, analysant, notant, puis composant ses chefs-d’œuvre de la Modernité qui font la richesse de son parcours titanesque, et qui motivent, aujourd’hui encore, notre admiration.
Il nous a laissé des têtes et des masques, des hommes en marche, honorant des célébrités comme Barbey d’Aurevilly, Edvard H. Harriman, Charles Baudelaire, Gustav Malher, Honoré de Balzac, Anna de Noailles, le duc de Rohan, Pierre Puvis de Chavannes (une œuvre qui trôna longtemps à l’entrée du Musée des Beaux-arts de Lyon ), etc. N’oublions pas cette tête d’Henri Rochefort qui fut un des porte-parole de la Commune de Paris en 1870, puis un esprit chagrin, moqué dans les nombreux salons parisiens, et même dans celui de Mme de Loynes qu’il fréquentait assidûment, où, certains (comme Boni de Castellane) lui reprochaient son antisémitisme. Donnons-lui comme excuses qu’alors 90% d la France était antisémite, et notamment, tout le peuple des hommes politiques de gauche. Longtemps contesté, Auguste Rodin est désormais unanimement célébré. Tant mieux. Le commissaire de l’exposition est Aline Magnien, conservateur en chef du Patrimoine, responsable du service des collections. J’ai découvert, page 7 de l’admirable catalogue publié par Skira Flammarion (29,90€), une illustration du Charivari, où, le caricaturiste Honoré Daumier évoquait dans la série Les bons bourgeois (y-a-t-il de bons bourgeois ?), un personnage au long nez nommé Monsieur Filochard. Est-il à l’origine d’un des trois personnages de la série « Les Pieds Nickelés » de Forton et de Pellos ? Aux premiers rayons du soleil, je vous conseille cette indispensable visite au Musée Rodin.
Jusqu’au 23 août 2009
La Fabrique du portrait. Rodin face à ses modèles.
Musée Rodin – 79, rue de Varenne – Paris 7ème
www.musee-rodin.fr