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Photo © Studio Charrier


Propos recueillis par Marc Polisson

De la RN6 à Saint Priest aux plateaux télé parisiens, elle en a fait du chemin, la pétillante animatrice lyonnaise. Nous l’avons retrouvée à Saint-Tropez où elle passe des vacances entrecoupées de séances photos et d’interviews avec la presse télé, Paris Match et VSD. Lyonpeople lui a donné rendez-vous sur la plage de la Cabane Bambou, à quelques jours de sa folle rentrée sur France 5.  

 

A chacun son tour de France ! Pour vous, c’est celui des chaînes de télévision hexagonales : Match TV, TF1, Canal +, M6 et maintenant France 5 ! La fidélité n’est pas votre fort ! (Rires)

Non, je suis très fidèle, mais il faut savoir changer suivant les envies qu’on a. Parfois c’est vrai, ce sont d’autres chaînes qui te les apportent. En même temps, à chaque fois je suis arrivée en bon termes et suis repartie en bons termes. Et ça c’est bien.

 

L’annonce de votre départ de M6 a créé la surprise. Quelle en a été la motivation ?

Parce que j’avais vraiment envie de changer, de faire autre chose et ça correspondait au moment où on me proposait ça sur France 5. Je savais que c’était ma dernière année pour M6, j’avais fait le tour globalement de ce que j’avais à faire et j’étais très heureuse d’avoir eu deux belles émissions comme « L’amour est dans le pré » qui vient de finir avec succès et une belle audience et « Incroyable talent », donc c’était le moment de partir.

 

Vous avez démissionné sans parachute. Un vrai coup de poker ! Vous auriez pu vous retrouver sur la paille comme Evelyne Thomas !

(Rires) Oui, mais elle revient ! Comme quoi ! Oui, bien sûr c’était un coup de poker, en même j’ai toujours fait comme ça. Quand je suis partie de la Matinale de Canal, je ne savais pas que j’allais signer sur M6, donc je continue à suivre mon instinct. Peut-être qu’un jour il me perdra. Pour l’instant, ce n’est pas le cas !

 

En 2007, vous déclariez à notre journaliste Nadine Fageol : « Il existe chez M6, une forme d’humanité que je n’ai pas forcément ressentie ailleurs ». N’est-ce plus d’actualité ?

Si, parce que je m’entends très bien avec les gens qui font les émissions sur M6 et ceux qui m’entouraient. Tout simplement parce que ça a toujours été une aventure humaine par rapport aux émissions que je faisais : « Incroyable talent » et « L’amour est dans le pré » sont deux aventures humaines au cours desquelles tu rencontres des gens exceptionnels.

 

Votre passage sur M6 aura été riche en expériences. Entre « Classé Confidentiel », « Un incroyable talent » et « L’amour est dans le pré », laquelle de ces émissions avez-vous préféré ?

« L’amour est dans le pré ». Parce que tu pars déjà à la rencontre d’agriculteurs dans des contrées lointaines et reculées en France et que tu fais de très belles rencontres humaines. Mais sincèrement, ce sont des gens qui pour la plupart n’ont même pas la télévision encore moins M6 parfois et quand tu arrives, ils ne savent pas si tu es le cadreur, la régisseuse ou l’animatrice (rires). Donc ça ramène tout le monde sur un même pied d’égalité. J’ai pu parfaire ma géographie française, je suis incollable.

 

Vous avez emprunté une caravane à vos parents pour aller tourner cette émission ?

Je n’ai pas pu car ils ont vendu leur société (rires).

 

Le fait de ne pas avoir été choisie pour être l’égérie de la « Nouvelle Star » vous a beaucoup déçue…

Je n’ai pas dit ça ! (Rires)

Mais moi je vous le dis ! Pourquoi M6 a-t-elle préféré Virginie Guilhaume ?

Je n’ai pas pu être déçue, je vais expliquer pourquoi. Quand j’ai appris que Virginie Effira s’en allait, j’avais déjà résigné pour « L’amour est dans le pré » et pour « Incroyable talent ». C’était juste impossible de donner à la même animatrice trois gros formats qui sont les trois gros formats qui marchent le mieux sur la chaîne. Ça voulait dire premièrement que je n’étais pas disponible pour tout faire et deuxièmement que ce n’était pas cohérent. Donc oui, c’est une aventure qui m’aurait plu parce qu’encore une fois c’est une très belle émission mais objectivement je n’ai rien à regretter. J’ai vécu deux belles aventures, et vu que « L’amour est dans le pré » se finit avec des audiences supérieures à la Nouvelle star, que demande le peuple ?

 

Pour rester sur M6, il aurait fallu que Nicolas de Tavernost vous propose « Zone interdite » ou le journal ? Mais il aurait fallu passer sur le corps de Melissa ou d’Estelle Denis ?

(Rires) Non, honnêtement, je ne serais pas restée sur M6 pour changer et orienter ma carrière à l’intérieur d’M6. Mais il fallait que je change, je le sentais et cette émission sur France 5 est arrivée au bon moment.

 

Plusieurs chaînes vous ont approchée mais vous avez choisi de rejoindre le très austère service public. Histoire de vous refaire une virginité télé ?

(Rires) Non, j’ai été agréablement surprise de rencontrer des gens modernes, dynamiques et conviviaux chez France télévision, en plus objectivement c’est une nébuleuse énorme. Non, les gens de France télévision ne sont pas austères. En revanche c’est un grand groupe dans lequel tu as la possibilité d’avoir plusieurs opportunités et c’est intéressant. C’est aussi la seule chaîne à m’avoir proposé un access en quotidienne et en direct.

 

Pour présenter « C’est à vous », son nouveau talk show quotidien, France 5 vous a mis en short-list face à Stéphane Bern et à Guillaume Durand. Fière d’avoir remporté cette finale ?

Non, je n’éprouve aucune fierté pour deux raisons. La première c’est que le pilote de Stéphane Bern et de Guillaume Durand ne ressemblait pas à celui que j’ai fait. Le mien ne correspond pas aux deux personnalités de ces animateurs. Il n’y a donc aucun regret à avoir de leur côté et aucune fierté à avoir du mien. Je pense que c’est une émission qui va être emprunte de naturel, de spontanéité et de fraîcheur et que voilà, peut-être que je correspondais plus aux critères que France 5 avait envie d’avoir sur cette case là.

 

Financièrement parlant, votre transfert est-il aussi intéressant que celui de Benzema ?

(Rires) On ne peut pas comparer la télévision au football mais mon transfert est un transfert qui me convient. (Rires)

 

Avez-vous doublé votre salaire ? Combien allez-vous gagner désormais ?

Sans commentaires ! (dit-elle en vidant son Campaux rosé…)

 

Ça va être facile de vous retrouver sur France 5 ?

Aujourd’hui, 80 % des Français sont équipés de la TNT et dans un an tout le monde le sera. France 5 aura donc son créneau. Aujourd’hui, tu es obligé de switcher pour retrouver France 5 parce qu’elle partage son canal avec Arte, d’ici un an c’est terminé. Et si les patrons de France 5 prennent cette case à 19h et qu’ils investissent un gros budget, c’est qu’ils savent qu’il y a une carte à jouer.

 

Quel est le concept de cette nouvelle émission ?

Tous les jours en direct à 19h. C’est un chouette truc ! Une heure de quotidienne qui va s’articuler autour d’un fait du jour. On va profiter d’être en direct pour rebondir sur l’actualité. Il y aura une revue de presse du soir avec tout ce qui s’est passé sur internet, en radio, en télé… et un invité qui viendra nous parler du fait du jour justement. On va essayer de traiter l’actualité avec lui de façon décalée.

 

Vous allez le cuisiner un peu ?

En effet, il y a un fil rouge tout au long de l’émission qui est la cuisine. Avec un Chef qui commence la cuisine à 19h et qui la finit à 20h et on finira par dîner tous ensemble. Pour l’instant c’est Julien Andrieu et Babette, de temps en temps on essaiera de faire venir un chef lyonnais. A nos côtés, un autre invité culturel (acteur, chanteur, écrivain). Ça pourra être aussi un anonyme qui a marqué l’actualité pour une raison ou pour une autre. En tous cas, on ne va pas prendre un invité en fonction de sa promotion, on le prendra avant tout pour passer un bon moment. Comme ce sera dans un loft, on va sortir des codes audiovisuels, et ça va être vraiment intéressant.

Vous dites être aussi sobre qu’un Sarko. Ça risque d’être triste ces dîners sans vin !

Mais à partir du moment où l’on explique que l’alcool est dangereux pour la santé et qu’il faut en boire avec modération, on a le droit de se renseigner sur les bons vins à partager au cours du dîner. Donc tout va bien !

 

Vous avez encore de nombreux amis à Lyon qui se souviennent de folles soirées arrosées en votre compagnie… à l’Alpe d’Huez par exemple. Quand êtes-vous devenue sobre ?

Tous mes amis le savent, je n’ai jamais bu d’alcool à l’Alpe d’Huez ou à Lyon. En revanche je dois dire que j’ai souvent ramené mes amis… Ils s’en souviennent très bien !

 

Des noms ?

Bien sûr ! On peut parler de Philippe Réjany, de Marc-Olivier Desmolles, d’Olivier Lardin. Tous ces gens sont toujours mes amis mais je les ai ramenés beaucoup plus qu’ils m’ont ramenée et ça ils le savent. Photos à l’appui. (Rires)

 

France 5 vous a-t-elle fixé des objectifs d’audience ? Avez-vous une période d’essai ?

Il n’y a pas d’objectifs d’audience, je pense qu’ils vont, comme ils l’ont fait pour « C’est dans l’air » l’émission d’Yves Calvi pendant près d’une année, nous laisser le temps de nous installer. C’est un vrai luxe en télé parce qu’on sait aujourd’hui que sur le hertzien c’est de moins en moins le cas. On va attendre de voir comment l’émission évolue. Il y a une pression, certes, parce qu’on est en access et en face de gros barnum mais on va prendre le temps.

 

Cela fait sept ans que vous êtes parvenue à intégrer le PAF. Vous y êtes-vous fait des amis ?

Pas des amis, des connaissances. Mes amis je les ai déjà. Si aujourd’hui je suis avec vous à cabane Bambou chez Karine Turcas, c’est une amie. Je fais la différence entre les copains et les amis. Encore une fois, je ne suis pas beaucoup fêtarde donc je ne partage pas de moments de convivialité avec mes confrères. Ce n’est pas mon truc !

 

Des ennemis ?

A ma connaissance non, mais c’est toujours pareil : tu ne sais pas tu as des ennemis, en revanche tes ennemis le savent. Qu’ils se manifestent à la lecture de cet article ! (Rires)

 

Quel est votre modèle dans la profession ? Pourquoi ?

Mon premier employeur était Christophe Dechavanne, et pour être honnête ça peut être un exemple. C’est quelqu’un qui a fait beaucoup de choses, qui a eu une espèce d’inventivité par rapport à ses émissions et a été précurseur sur certaines. Maintenant, je n’ai jamais eu la fan attitude, donc je continue à avancer sereinement mais voilà, pour quelqu’un comme lui, j’ai une sorte d’admiration.

 

A l’inverse, quel est votre repoussoir ? Votre « tue-l’amour » télévisuel ?

Je n’ai pas envie de rentrer dans des émissions un peu patos. Quand on fait de la télévision, il faut essayer de le faire de façon intègre et de se reconnaître dans ce qu’on fait. On va toujours essayer te formater, de faire de toi autre chose que ce que tu es. Hors le plus beau compliment qu’on puisse te faire c’est d’être à l’antenne comme dans la vie. C’est mon leitmotiv.

 

Les clichés ont la vie dure quant à la carrière des jolies animatrices télé…

Je te sens arriver, là ! (Rires)

Avez-vous déjà refusé (ou accepté) des promotions canapé ?

J’en ai refusées, oui. (Rires). C’est important de dire que l’on peut s’en sortir. Bien sûr que ça existe, mais sans commentaires, mais ça prouve juste qu’on n’est pas obligé de le faire. Je n’ai pas de famille dans le milieu télé, je n’ai pas eu forcément de piston dans ce métier et pour autant j’arrive petit à petit à faire ce que j’aime sans effectivement me servir de ce que tu appelles une promotion canapé.

Vous n’avez jamais joué de vos charmes pour décrocher un job ?

Absolument pas. Non jamais, je le signe aujourd’hui et d’ailleurs et je peux te dire que jamais, je ne le ferai. Je pense que ça peut t’aider parfois d’être une jolie fille. C’est indéniable ça aide, ça il faut le dire, maintenant il ne faut pas en abuser. Je pense que le retour de bâton peut être sévère.

En janvier 2009, vous vous êtes effeuillée pour le magazine HFM. Un pari perdu ou le plaisir de vous montrer nue ?

Non. D’abord je n’étais pas nue, tu m’excuses, j’étais en joli short débardeur. C’était une chouette aventure, j’avais envie de faire des belles photos. Le photographe est quelqu’un qui m’a inspiré confiance et très franchement je suis assez fière du résultat. On peut faire des jolies photos dans un magazine qui est à priori aussi sexy sans pour autant être vulgaire.

Comment avez-vous vécu cette première séance photo sexy ?

C’était une première. En fait, la première chose importante c’est de te familiariser avec le photographe, et de sentir ce qu’il fait, regarder son travail. Une fois que tu as compris que tu pouvais avoir confiance et que tu sais ce que tu peux faire ou ne pas faire, tout va bien, honnêtement c’est une belle aventure. Je ne regrette rien du tout.

Quelles ont été les réactions dans votre entourage ?

Elles ont été plutôt positives, parce que, honnêtement c’était beau. Je n’ai eu aucun retour négatif sur sujet là. C’était propre, ce n’était pas vulgaire. C’était sexy et glamour mais sans être trash. Tant qu’on maîtrise son image et qu’on sait ce qu’on peut donner, qu‘on sait ce qu’on a envie de renvoyer, tout va bien.

 

Votre mari était-il d’accord ?

Bien sûr qu’il était d’accord, il me fait confiance aussi.

A ce propos, si tout va en revanche très bien du côté professionnel, votre vie privée n’est pas forcément au beau fixe…

(Rires). Mais si, tout va très bien ! J’ai eu la chance d’avoir épousé un homme intelligent et je pense qu’il a épousé une femme intelligente. Voilà, on a vécu 4 ans de vie commune exceptionnelle. C’est vrai que notre mariage a duré peu de temps (Rires).

 

Mariée en avril 2008, vous avez mis moins d’un an à vous séparer. Vos photos de mariage ratées, n’était-ce pas déjà un mauvais signe ?

Oui, c’est vrai, mais elles n’étaient pas vendues.

Vous ne risquez pas d’être invitée à « Incroyables talents ». Par contre pour « le livre des records » vous avez vos chances…

(Rires) Tu as raison de me chambrer ! Effectivement les faits ne parlent pas en ma faveur, mais l’important c’est d’avoir vécu quatre ans de belle vie commune, même si on se sépare aujourd’hui pour être heureux chacun de notre côté.

Comment ont réagi vos parents ? Vous ont-ils privé de Saint Barth ?

Non, mais ils m’ont expliqué qu’il fallait peut être réfléchir un peu plus avant d’agir mais c’est normal. Je pense que mes parents n’ont pas eu une réaction négative, ils ont juste été surpris. D’ailleurs quand tu te sépares comme ça, la seule chose à laquelle tu penses c’est la façon dont tu vas l’annoncer à tes parents. Que tu aies 20 ans 30 ans 40 ans ou 50 ans. Ils ont dépensé beaucoup d’argent, ils y mettent beaucoup du leur et puis il y a un attachement au garçon. Mais encore une fois tout ça s’est fait plutôt intelligemment et il n’y a pas de regrets à avoir, loin de là.

Etes-vous restée en bons termes avec Thomas Volpi ?

Oui, vraiment en très bon termes et ça restera un ami. On s’entend toujours aussi bien et puis je te rappelle qu’on a la garde partagée du petit Max, notre jack russel et c’est important.

 

Vous avez annoncé cette séparation dans un journal suisse. Habituellement, vous êtes plutôt discrète côté vie privée ?

Ce n’est pas ça, mais on ne cesse de me demander quand j’allais faire des enfants. A un moment donné, j’ai expliqué que j’avais divorcé et que ça allait donc être compliqué d’en faire (rires). Je pense que ça fait partie de la vie de tous les jours et ce n’est pas parce qu’on est animatrice qu’on a une vie différente des autres. J’aurais préféré ne pas divorcer car je crois franchement aux valeurs du mariage mais c’est aussi la vie et la mienne en l’occurrence.

 

Classé confidentiel : êtes-vous encore célibataire ou est-ce « la fête chez Allessandra Sublet » ? 

(Rires) Va savoir ! Je trouve ça con mais je trouve ça bien : va savoir ! (Rires)

 

Vous entretenez de bons rapports avec Jean-Michel Aulas. Etes-vous admirative de son parcours ?

J’ai une sorte d’admiration pour lui. Il ne faut pas oublier qu’il a sorti le club de la deuxième division pour en faire un club exceptionnel, 7 ans champion de France. Alors même si la saison dernière a été moins bien, je continue à être derrière Jean-Michel et plus que jamais derrière l’OL. C’est un amour de garçon, Jean-Mimi !

 

On vous verra à Gerland cette année ?

Oui, j’ai suivi l’équipe il n’y a pas longtemps à Barcelone. Certes, on n’a pas été très brillant mais j’étais fière d’être là, j’ai vu un beau match.

 

Revenez-vous souvent à Lyon ?

Je viens rarement mais j’aime dîner à Lyon, dans les brasseries de Paul Bocuse. J’adore L’Est et les bonnes bouffes entre amis. La gastronomie lyonnaise me manque et je suis ravie d’avoir un chef dans mon émission. Je ne fréquente pas trop les gastros car je n’aime pas rester à table longtemps. C’est un vrai problème, je suis un peu comme une enfant ! Si on dépasse une certaine limite, je suis en zone rouge, il faut que je bouge !

« C’est à vous » sur France 5 du lundi au vendredi, entre 19h et 20h à partir du lundi 7 septembre 2009