les-aventures-extraordinair
Par Aymeric Engelhard


Adapté d’une bande-dessinée, ce film est marqué par une certaine ambition tant visuelle que scénaristique. Mais si les premières minutes valent clairement le coup d’œil, la suite perd en intérêt et tout s’achève en queue de poisson. Dommage.


Très occupé par sa trilogie « Arthur… », Luc Besson prend le temps d’écrire et réaliser cette adaptation de la fameuse BD de Tardi. Le réalisateur qui perdait peu à peu en crédibilité ces dernières années (surtout du côté de ses productions) avait surement à cœur de retrouver son public. Pari risqué avec cet « … Adèle Blanc-Sec » mais néanmoins attirant. Alors, cinq ans après « Angel-A », Monsieur Besson a-t-il encore quelque chose à montrer ? Pitch : Adèle Blanc-Sec, aventurière pas comme les autres se lance dans des quêtes peu communes, elles aussi. L’ombre du fantastique plane souvent sur ses périples. Ici notre amie revient d’Egypte avec une momie qu’elle fera réveiller pour venir en aide à sa sœur paralysée. A côté de ça, un scientifique un brin sénile fait revenir un ptérodactyle du jurassique… Oui, on vole en plein délire. Mais qui donc pour venir arrêter cette mascarade ? Et bien il s’agit d’un policier qui a plus d’appétit que de courage et un chasseur de fauves à la ramasse. La momie a besoin du scientifique pour renaître, le ptérodactyle sème la panique en ville et Adèle se retrousse les manches… Ça va barder ! Les premières minutes démontrent toute l’ambition dont Besson a voulu faire preuve. A l’aide d’une mise en scène rigolote, il entrecroise les personnages avant d’arriver à son héroïne « paumée » en pleine pyramide égyptienne. Les bonnes petites répliques fusent, les trouvailles visuelles s’enchaînent… Tout semble annoncer un excellent moment de cinéma.

 

De plus les personnages ont du charisme à revendre. Adèle bien sûr à qui Louise Bourgoin donne toute sa pêche. Mais aussi et surtout chez les second-rôles à commencer par Gilles Lellouche, épatant en flic caricatural d’avant-guerre. Avec lui, on trouve Jean-Paul Rouve qui s’amuse comme un gosse et un Mathieu Amalric méconnaissable. Grâce à eux, l’humour ne manque pas. En toute vérité… Sans eux, le film serait presque un désastre. Ces « Aventures Extraordinaires… » n’ont en réalité rien d’exceptionnel. Car le problème réside dans l’univers dans lequel gravitent chacune des têtes d’affiche. Déjà, disons-le clairement, on a rarement vu un scénario dont l’intrigue principale a si peu d’intérêt, on l’oublie aussi vite qu’elle nous a été présentée. A force de « déconner » avec sa bande de rigolos, Besson perd le contrôle d’une histoire qui, déjà à la base, n’inspirait pas confiance. Le ptérodactyle reste certainement la pire erreur du long-métrage. Laid comme pas possible, entraînant moult situations catastrophiques (lorsqu’Adèle tente de le dompter…), cet  animal n’aurait pas dû revenir à la vie. Car, autre problème, les effets spéciaux sont proprement scandaleux. Ils n’aident en rien cette scène longue et inutile où des momies font leur show dans un musée. Bref, s’il reste un film agréable et très sympathique à regarder, « Adèle Blanc-Sec » ne restera pas dans les mémoires, c’est indéniable. Luc Besson a des ressources qu’il n’a pas su mettre au service d’un scénario frôlant parfois le ridicule. Sans ses excellents personnages, le long-métrage coulerait comme la fin ouverte qui l’achève. Il est loin le temps de « Léon » ou « Le Cinquième Elément »…