5legendes.jpg

 

Par Aymeric Engelhard

 

Noël approchant, les gros studios entament leur petite guerre hivernale. Dreamworks/Paramount sort son film cette semaine, Disney mercredi prochain sans oublier Warner Bros/New Line le 12 avec « Le Hobbit ». Une guerre qui se joue à grands coups de divertissements familiaux et dont « Les Cinq Légendes » est le représentant absolu : aventure, action, humour, jeunes héros et histoire à bon fond. Trop facile pour être vraiment réussi.

 

La dernière ligne droite avant les fêtes de Noël constitue, à l’instar des vacances estivales, la période bénie des majors hollywoodiennes pour lâcher les plus prestigieuses bêtes de course de leurs catalogue. Pour ce qui est de 2012, après « The Dark Knight Rises » en juillet, c’est bien Warner Bros qui risque d’encore rafler le pactole. « Le Hobbit », préquel ultra attendu du « Seigneur des Anneaux », ne peut que tout écraser sur son passage avec la promesse d’une œuvre magnifique et passionnante.

 

Face à lui, les grosses écuries n’ont plus qu’à faire bonne figure. Dreamworks entame les hostilités avec ce qui pourrait s’apparenter au « Avengers » des légendes. En effet les créateurs de « Shrek » ont vu, à juste titre, dans le titre de Marvel la meilleure façon de ramasser un maximum de billets verts. En rassemblant le Père Noël, le Lapin de Pâques, le Marchand de Sable et la Fée des Dents (US oblige) face à Pitch le Croque-Mitaine, Dreamworks se dirige vers un succès évident et terriblement facile.

 

Tellement même qu’un tel film ne peut être totalement réussi. Comme « Avengers ». Au sein d’un scénario ridicule et niais, ces légendes se retrouvent à suivre un héros, Jack Frost, qui semble tout droit sorti de « Twilight », mèche au vent et orgueil de rigueur. Un héros à la mode donc, adolescent superficiel dont la profondeur psychologique frise le néant. A ce titre, le méchant n’est pas mal non plus. Très peu charismatique, couvert de dialogues clichés, Pitch n’apporte clairement pas la dose de noirceur dont l’œuvre avait besoin. Seules les 4 légendes citées plus haut font le spectacle. Celui-ci est d’ailleurs fort honorable, le studio a toujours su gérer l’action au sein de l’animation et la musique épique renforce sa puissance.

 

Soutenu par un Roger Deakins (directeur de la photographie des frères Coen ou dernièrement de « Skyfall ») consultant visuel pour l’occasion, la magnificence des images ne fait aucun doute. On a notamment droit à un affrontement en plein ciel entre Pitch et le Marchand de Sable dont les éclats rappellent les plus beaux tableaux apocalyptiques. Mais voilà, comme dans « Avengers » ou « Avatar » quelques années plus tôt, la beauté plastique et sonore ne fait pas tout. « Les Cinq Légendes » constitue une véritable déception comparé aux trois dernières productions du studio concurrent de Pixar au même titre que les « Shrek » 3 et 4 ainsi que « Megamind ».

 

À trop vouloir miser sur les évidences, le vice-roi du film d’animation par ordinateur assisté nous offre du Hollywood pur jus, bien gras et qui engendrera certainement des suites. Toujours la même histoire. On verra si Disney fera mieux la semaine prochaine.