cabanne
Par Alain Vollerin

 

…contrairement à nos amis Michel Ragon et Pierre Restany (il entretint une admiration permanente pour le concepteur du Nouveau Réalisme). Pierre Cabanne était doué d’une mémoire inépuisable. Je fis avec lui cinq films : (Manet, Monet, Degas, Cézanne et Debré).

 

C’était un plaisir, et un instant de fascination de le voir puiser en souriant dans son incomparable mémoire pour situer l’œuvre d’un artiste et illustrer son parcours de quelques formules justes et utiles. Il fut l’un des plus influents critiques des trente glorieuses. Il restera comme l’auteur d’un entretien avec Marcel Duchamp qui lui permettra de n’être jamais enfermé dans l’image d’un père de l’Art contemporain, et du siècle de Picasso qui n’empêcha pas Pierre Daix de se maintenir dans la position de l’incontournable observateur de l’œuvre de Pablo Picasso. Si Michel Ragon soutenait Pierre Soulages, Pierre Cabanne se contentera de Marfaing. Ce n’est pas le même engagement. Pas de trace d’Hans Hartung que Ragon défendit dès 1947. Que deviendront les choix de Pierre Cabanne ? Qui se souvient de José Subira-Puig, de Claire Moreau, de Michaël Lechner, de Catherine Lopez-Curval, de Paul Guiramand, de Pierre Fichet, de Robert Fachard, de Jacques Despierre, de Dominique Thinot, de Daniel Coulet, d’Hervé Bordas (complaisance ? Pierre Cabanne fut l’historien d’art des éditions Bordas), etc ? Il faudra réapprendre à regarder Claude Bellegarde, auquel Pierre Cabanne était très attaché. Son intérêt pour les artistes était plus souvent placé sous le signe de l’amitié que sous celui d’une rigoureuse observation de l’évolution de l’Histoire des arts plastiques, comme le démontre la présence d’Antoni Clavé, de Bang Hai Ja et de Chu Te Chun. Si Chapelain-Midy, Pierre Dimitrienko et Albert Féraud resteront comme  trois de ses grandes faiblesses, il ne se trompa pas en défendant César, Jean Messagier, Alfred Manessier, Emile Gilioli, James Guitet, Mario Prassinos, Pol Bury, François Stahly, Georges Rohner, Jean-Pierre Raynaud, et surtout Olivier Debré dont deux belles toiles figurent dans cet accrochage.

 

Jusqu’au 30 avril 2009

Galerie Guillaume

32 rue de Penthièvre – Paris 8e

01 44 71 07 72