eiffel-et-sa-tour1889
Par Alain Vollerin

 

On commence par le Gustave Eiffel intime décrit dans le mystère de sa demeure avec des documents inédits réalisés par des pionniers de la photographie. On le voit l’épée à la main en costume de bretteur, ou, serein dans une attitude gidienne accoudé à la cheminée le grand salon d’une de ses demeures, vers 1889.

 

Né à Dijon, le 15 décembre 1832, Eiffel a vécu, malgré ses très nombreuses entreprises, une longue vie, puisqu’il est mort en 1923, à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Gustave Eiffel était avant tout un ingénieur et un constructeur. Après avoir échoué à Polytechnique, il est admis à l’Ecole Centrale. Entré dans la vie active, il devient l’homme de confiance de Charles Nepvieu qui construit des machines à vapeur et du matériel fixe et roulant pour les chemins de fer. Plus tard, employé à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest, Eiffel réalisera l’étude d’un petit pont en tôle. Ce sont les débuts d’une longue carrière de constructeur de ponts, en particulier pour les Chemins de Fer. En effet, avec le développement de ce moyen de transports, il faut des ponts partout en France. Eiffel en élaborera des dizaines. Il concevra sa propre entreprise dont il tournera l’activité vers l’étranger : Amérique du Sud (Pérou et Bolivie), Hongrie, Portugal, Espagne, Roumanie, Algérie. L’exposition présente de nombreux dessins et plans témoignant de cette production, mais, la grande affaire de Gustave Eiffel, celle qui lui apportera la renommée, sera sa tour de 300 mètres. Les travaux commencent le 26 janvier 1887 et s’achèvent le 31 mars 1889. Certains, comme les peintres Ernest Meissonnier, Léon Bonnat, William Bouguereau, Willette, le romancier Guy de Maupassant, le poète Sully Prudhomme mais aussi, Alexandre Dumas fils, et même l’architecte de l’opéra Charles Garnier demandèrent sa démolition, d’autres comme le Douanier Rousseau, Maurice Utrillo ou Robert Delaunay en firent le sujet de peintures. Pour approfondir votre connaissance de ce personnage mythologique, grand homme de la Modernité du fer et de l’acier, qui nous paraît aujourd’hui tellement vieillot et dépassé, rendez-vous à l’Hôtel de Ville de Paris qui sait, depuis bien longtemps, imaginer de superbes expositions. Je me souviens en particulier de l’hommage à Nicolas de Staël organisé par Bernadette Chirac. Je vous signale le remarquable catalogue publié chez Skira-Flamamrion (35€).

 

Jusqu’au 29 août 2009

« Le Magicien du Fer »

Hôtel de Ville de Paris

Salle Saint-Jean